Le 30 mars 2018, près de 70 experts se sont réunis à l’Institut Imagine à Paris . Médecins, chercheurs et représentants de patients ont pu partager les avancées des connaissances et de la recherche durant l’année écoulée, avec un large focus sur la forme infantile de la maladie.

Voir article complet sur le site AFM



 

La maladie de Pompe bénéficie depuis 2006 d’un traitement, l’enzymothérapie substitutive (ERT), qui vise à remplacer l’enzyme manquante dans la maladie

Dernièrement ,des chercheurs de Généthon ont mis au point un produit de thérapie génique ciblant le foie :  ils sont parvenus  à faire sécréter par le foie l’enzyme manquante dans la maladie de Pompe pour cibler les muscles.

https://www.afm-telethon.fr/actualites/maladie-pompe-therapie-genique-ciblant-foie-114047



cf Site Institut de Myologie

Un nombre grandissant de maladies génétiquement déterminées disposent de biomarqueurs fiables ouvrant la voie à un dépistage et à un diagnostic dès les premiers jours ou semaines de vie. Ceci pourrait directement concerner le domaine des maladies neuromusculaires comme la glycogénose musculaire de type II (maladie de Pompe), l’amyotrophie spinale ou la dystrophie musculaire de Duchenne. Avec l’arrivée de thérapeutiques innovantes susceptibles de modifier significativement l’histoire naturelle de chacune de ces maladies, la question du dépistage néonatal est désormais au cœur des débats.

Dans un article publié en juillet 2017, des spécialistes américains rapportent leur expérience concernant le dépistage à la naissance de cinq maladies lysosomales (dont la maladie de Pompe) dans l’Etat de l’Illinois (États-Unis). Près de 220 000 nouveau-nés ont été étudiés sur une période de 15 mois et ont fait l’objet de tests enzymatiques complétés le cas échéant par des études génétiques ancillaires. Vingt-six cas de maladie de Fabry, 10 de maladie de Pompe contre 5 de maladie de Gaucher, un de mucopolysaccharidose de type 1, et un de maladie de Niemannn-Pick ont été recensés.

La prévalence observée de la maladie de Pompe était plus élevée que la prévalence attendue même s’il s’agissait majoritairement de formes tardives de la maladie. Les auteurs insistent sur la fréquence élevée des cas de pseudodéficience enzymatique et sur l’impossibilité de faire un diagnostic de certitude dans une vingtaine de cas, soulignant les limites de la méthode et la nécessité d’un suivi de ces enfants sur le long terme.

Source

Newborn Screening for Lysosomal Storage Disorders in Illinois: The Initial 15-Month Experience.

Burton BK, Charrow J, Hoganson GE, Waggoner D, Tinkle B, Braddock SR, Schneider M, Grange DK, Nash C, Shryock H, Barnett R, Shao R, Basheeruddin K, Dizikes G.

J Pediatr., 2017 (Juillet).



cf Site Institut de Myologie

La maladie de Pompe est une maladie lysosomale due à l’absence d’une enzyme intervenant dans le métabolisme de la dégradation du glycogène. Génétiquement déterminée, elle se transmet selon un mode autosomique récessif et se traduit, entre autres manifestations, par une myopathie de surcharge et presque constamment une insuffisance respiratoire. On distingue la forme du nourrisson, d’apparition très précoce et de sombre pronostic ( Infantile Onset Pompe Disease ) de la forme d’apparition plus tardive ( Late Onset Pompe Disease ou LOPD). Une enzymothérapie substitutive efficace (ERT) a considérablement modifié l’histoire naturelle de cette maladie, notamment chez l’enfant.

Dans un article publié en octobre 2017, l’équipe américaine référente du domaine rapporte le cas de trois familles chez qui des apparentés de cas index d’âge pédiatrique ont été diagnostiqués tardivement. La raison en était principalement la combinaison, chez eux, de plusieurs événements mutationnels distincts dans le gène GAA codant l’alpha-glucosidase. Le phénomène ne semble pas exceptionnel comme le prouve l’analyse de la littérature sur le sujet. Certains de ces apparentés étaient symptomatiques et auraient pu bénéficier d’une ERT.

Les auteurs recommandent de manière générale un dépistage large des apparentés à l’aide du dosage enzymatique en première intention.

Source

Three cases of multi-generational Pompe disease: Are current practices missing diagnostic and treatment opportunities?

McIntosh P, Austin S, Sullivan J, Bailey L, Bailey C, Viskochil D, Kishnani PS.

Am J Med Genet A., 2017 (Oct).



Voir brève sur le site AFM

L’enzymothérapie de substitution est bien tolérée et est utile aux personnes adultes les plus sévèrement atteintes de glycogénose de type II à début tardif.

Si l’enzymothérapie substitutive efficace (ERT) est disponible depuis 2006 et a considérablement modifié l’histoire naturelle de la maladie de Pompe chez l’enfant. Son bénéfice fonctionnel est plus discutable dans les formes d’apparition plus tardive (Late Onset Pompe Disease ou LOPD) .

Dans un article publié en septembre 2017, le réseau français des spécialistes de la maladie de Pompe s’est intéressé aux adultes atteints de maladie de Pompe à début tardif dont l’enzymothérapie a été débuté à un moment où ils étaient tous sévèrement atteints tant que sur le plan des capacités de marche que de la fonction ventilatoire.

Douze patients remplissant ces critères (périmètre de marche significativement réduit, insuffisance respiratoire avérée…) ont été identifiés grâce au Registre Français de la maladie de Pompe. En moyenne, leur traitement a été institué à partir de l’âge de 52 ans. L’analyse du suivi, avec un recul médian de 55 mois, révèle dans l’ensemble une très bonne tolérance de l’ERT, et chez plusieurs patients un gain fonctionnel réel et tangible.

Les auteurs concluent que même à un stade avancé de la maladie, et malgré l’âge tardif des patients, l’ERT peut s’avérer utile.

Source

Effect of enzyme replacement therapy with alglucosidase alfa (Myozyme®) in 12 patients with advanced late-onset Pompe disease.

Papadopoulos C, Orlikowski D, Prigent H, Lacour A, Tard C, Furby A, Praline J, Solé G, Hogrel JY, De Antonio M, Semplicini C, Deibener-Kaminsky J, Kaminsky P, Eymard B, Taouagh N, Perniconi B, Hamroun D, Laforêt P; French Pompe Study Group.

Mol Genet Metab., 2017 (Sept).



La maladie de Pompe est une maladie musculaire d’origine lysosomale responsable d’une accumulation de glycogène nocive pour le tissu musculaire mais aussi pour d’autres organes comme le système nerveux central. Outre les formes infantiles à début très précoce et dont le pronostic est mauvais, il existe des formes d’apparition beaucoup plus tardive avec, la plupart du temps, un retard au diagnostic significatif. Une enzymothérapie substitutive à base d’alpha-glucosidase recombinante (ERT) a transformé l’histoire naturelle des formes infantiles avec une survie prolongée et dans certains cas des acquisitions motrices non négligeables pouvant aller jusqu’à l’acquisition de la marche.

Dans un article publié en juin 2017, des spécialistes américains ont étudié les capacités cognitives et le parcours scolaire de 11 enfants traités par ERT et suivi longitudinalement (âge médian de 11 ans). A l’aide d’une batterie de tests neuropsychologiques et après avoir analysé leur cursus scolaire respectif, les chercheurs concluent à une fréquence importante des difficultés d’apprentissage chez ces enfants ou adolescents, en partie liées à des troubles du langage et de l’audition. Le quotient intellectuel moyen du groupe étudié dans son ensemble est plus faible que la normale, certains enfants présentant toutefois un profil tout à fait dans la norme. La détection précoce, avec des outils appropriés et la prise en charge de ces difficultés sont indispensables.

Source

Cognitive and academic outcomes in long-term survivors of infantile-onset Pompe disease: A longitudinal follow-up.

Spiridigliozzi GA, Keeling LA, Stefanescu M, Li C, Austin S, Kishnani PS.

Mol Genet Metab. 2017 (Juin).

Liens

Article en anglais

Voir aussi Article sur le site AFM

 


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