Un outil pour les professionnels : Publication des Protocoles nationaux de diagnostic et de soins auprès de la HAS (Haute Autorité de Santé)

La production de protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS) par les experts des centres de référence maladies rares  a été prévue initialement dans le premier plan national maladies rares 2005-2008 et a été confirmée dans le deuxième plan national maladies rares 2011-2014 à l’aide d’une méthode proposée par la Haute Autorité de Santé (HAS). L’objectif d’un PNDS est d’expliciter aux professionnels concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale actuelle et le parcours de soins d’un patient atteint d’une maladie rare donnée. Il a pour but d’optimiser et d’harmoniser la prise en charge et le suivi de la maladie rare sur l’ensemble du territoire. Le PNDS peut servir de référence au  médecin traitant (médecin désigné par le patient auprès de la Caisse d’assurance maladie) en concertation avec le médecin spécialiste notamment au moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin conseil et le patient, dans le cas d’une demande d’exonération du ticket modérateur au titre d’une affection hors liste.

(PNDS) POMPE est publié depuis cet été

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf



La maladie de Pompe (ou glycogénose musculaire de type 2) est une myopathie métabolique due à un déficit en alpha-glucosidase et se traduit par l’accumulation, dans les lysosomes, de molécules de glycogène non dégradées. Transmise selon un mode autosomique récessif, cette myopathie présente une sévérité très variable, sévérité en grande partie corrélée avec le taux de l’activité enzymatique résiduel. Les formes d’apparition tardive (à l’âge adulte) de la maladie de Pompe sont désormais mieux connues et plus précocement dépistées malgré des tableaux cliniques souvent trompeurs.

Dans un article publié en novembre 2014, l’équipe américaine de l’Université de Duke rapporte les résultats d’une étude destinée à apprécier le retentissement de la maladie de Pompe au niveau de langue, tant au niveau morphologique que fonctionnel. Si une macroglossie est fréquemment rapportée dans les formes pédiatriques de maladie de Pompe, peu de données existent concernant les adultes.

Les auteurs ont réalisé chez 24 patients adultes atteints de la maladie de Pompe (âgés en moyenne de 51 ans) plusieurs tests fonctionnels, dont une mesure quantitative du muscle lingual (lingual QMT) développée dans d’autres pathologies. Une grande majorité des patients testés (80%) présentait un déficit de force au niveau du muscle lingual et dans près de la moitié des cas, ce déficit était considéré comme sévère. Ce déficit était souvent corrélé à une dysarthrie. Bien que rétrospective, cette étude s’avère riche d’enseignements, notamment, d’après les auteurs, pour aider au diagnostic différentiel des dystrophies musculaires.

 
Source:
Quantitative assessment of lingual strength in late-onset Pompe disease.
Jones HN1, Crisp K, Asrani P, Sloane R, Kishnani PS.
Muscle Nerve. 2014 (Nov). doi : 10.1002/mus.24523. [Epub ahead of print]

Site AFM-Téléthon (B AFM) et de l’Institut de Myologie (B AIM)



La maladie de Pompe est une maladie neuromusculaire maladie d’origine lysosomale, transmise selon un mode autosomique récessif, et responsable d’une accumulation tissulaire délétère de glycogène. Outre les formes infantiles au tableau clinique dramatique, il existe des formes d’apparition beaucoup plus tardive avec, très souvent, un retard au diagnostic. La symptomatologie musculaire est, dans ces formes, souvent trompeuse, parfois au deuxième plan derrière un syndrome respiratoire restrictif sévère. Si l’efficacité de l’enzymothérapie n’est plus à démontrer dans les formes très précoces, les effets chez l’adulte sont plus discutés.

Dans un article publié en septembre 2014, un groupe de neurologues suisses revient sur des événements, et leurs conséquences, ayant défrayé la chronique médicale mais aussi judiciaire en 2010. Une cour de justice fédérale a en effet ordonné à cette date l’arrêt de l’enzymothérapie substitutive chez 7 patients adultes atteints de maladie de Pompe, au motif que ce traitement n’avait pas le rapport coût-bénéfice escompté. Les patients concernés ont finalement pu obtenir leur traitement mais certains seulement près d’un an, voire plus, après l’interruption. Les cliniciens ont alors pu comparer les paramètres cliniques et paracliniques de ces patients avant, pendant et après le sevrage en enzymothérapie. Même si elle n’a pas la même puissance statistique que celle d’un essai contrôlé, cette étude démontre clairement une baisse des paramètres respiratoires et moteurs pendant le sevrage, et souligne que certaines capacités ont définitivement été perdues.

Source :

Cessation and resuming of alglucosidase alfa in Pompe disease : a retrospective analysis. Hundsberger T, Rösler KM, Findling O. J Neurol., 2014 (Sept). 261(9) : 1684-90. Doi : 10.1007/s00415-014-7402-z. Epub 2014 Jun 13.



Une étude pilote américaine a évalué les effets de l’albutérol – un agoniste des récepteurs β2-adrénergiques, utilisé dans le traitement de l’asthme – associé à l’enzymothérapie substitutive. L’étude a été réalisée en ouvert pendant 24 semaines chez 8 personnes atteintes de maladie de Pompe à début tardif, traitées depuis plus de 2 ans par enzymothérapie substitutive, n’ayant plus d’amélioration clinique.

L’albutérol augmente les effets de l’enzymothérapie substitutive

Les résultats publiés en mai 2014 ont montré, chez les 7 patients qui ont terminé l’étude, que la distance de marche parcourue en 6 minutes a augmenté dès la 6e semaine et a continué d’augmenter à la 12e et la 24e semaine. La force de préhension de la main était significativement améliorée à la 12e semaine. Le traitement par l’albutérol a été plutôt bien toléré, avec des effets indésirables modérés comparables à ceux observés dans les autres études de l’albutérol. L’analyse de biopsies de muscle quadriceps à la 12e semaine a mis en évidence une augmentation du nombre de récepteurs du mannose-6-phosphate, qui permettent à l’enzymothérapie de mieux atteindre les lysosomes.

Un essai de phase I/II associant l’albutérol à l’enzymothérapie substitutive en cours

Aux États-Unis, un essai de phase I/II en double aveugle évaluant pendant un an l’efficacité de l’albutérol sur la fonction motrice chez 20 personnes atteintes de maladie de Pompe traitées par enzymothérapie substitutive est en cours de recrutement. La fin de cet essai est prévue pour fin 2015.

Adjunctive albuterol enhances the response to enzyme replacement therapy in late-onset Pompe disease. Koeberl DD, Austin S, Case LE, Smith EC, Buckley AF, Young SP, Bali D, Kishnani PS.

FASEB J. 2014 (Mai).28(5) : 2171-6. Doi :

10.1096/fj.13-241893. Epub 2014 Jan 17. Sur Clinicaltrials.gov : NCT01859624 et NCT01885936

Sources : Site AFM-Téléthon, « Effets positifs de l’association de l’albutérol à l’enzymothérapie substitutive »

http://www.afm-telethon.fr/actualites/maladie-pompe-effets-positifs-albuterol-2900



Une étude pilote rapporte l’amélioration de l’activité de l’alpha-glucosidase acide quand elle est associée à une protéine chaperone.

Pour améliorer l’efficacité de l’enzymothérapie substitutive dans la maladie de Pompe, les chercheurs utilisent des protéines chaperonnes qui stabilisent l’alpha-glucosidase acide de substitution et augmentent son activité.

Dans un article publié fin juillet 2014, une équipe italienne a évalué les effets de l’association de l’enzymothérapie substitutive avec la protéine chaperone NB-DNJ (pour N-butyldeoxynojirimycin).

Cette étude en ouvert a été réalisée chez 3 personnes atteintes de maladie de Pompe à début précoce et 10, de maladie de Pompe à début tardif.

L’activité de l’alpha-glucosidase acide analysée sur tache de sang séché a été significativement augmentée à 12h, 24h et 36h lorsque les patients ont reçu le double traitement. L’activité est 1,85 fois plus élevée que lorsque l’enzymothérapie substitutive est prise seule.

A Chaperone Enhances Blood Alpha-Glucosidase Activity in Pompe Disease Patients Treated with Enzyme Replacement Therapy.

Parenti G, Fecarotta S, Marca GL, Rossi B, Ascione S, Donati MA, Morandi LO, Ravaglia S, Pichiecchio A, Ombrone D, Sacchini M, Pasanisi MB, Filippi PD, Danesino C, Della Casa R, Romano A, Mollica C, Rosa M, Agovino T, Nusco E, Porto C, Andria G.

Mol Ther. 2014 (Juil). Doi : 10.1038/mt.2014.138. [Epub ahead of print]

Sources : Site AFM-Téléthon, « Protéine chaperone et enzymothérapie substitutive »

http://www.afm-telethon.fr/actualites/maladie-pompe-proteine-chaperone-enzymotherapie-substitutive-3051



Une équipe a réalisé une enquête longitudinale auprès de patients pour évaluer l’impact de la maladie sur leur vie quotidienne.

Une étude anglo-néerlandaise rapporte les résultats d’une enquête longitudinale réalisée sur 10 ans (de 2002 à 2013) auprès de 408 enfants et adultes atteints de maladie de Pompe dans le monde. L’objectif était d’obtenir des informations sur la fatigue, la participation dans la vie quotidienne et la qualité de vie des patients.

Les résultats publiés en août 2014 ont montré un niveau élevé de fatigue, une détérioration de la qualité de vie et de la participation dans la vie quotidienne ainsi qu’un taux de mortalité plus élevé que dans la population générale. L’apparition de l’enzymothérapie substitutive en 2006 a permis d’améliorer ces variables et de réduire le taux de mortalité.

La réalisation d’une enquête longitudinale auprès des patients s’est révélée être un outil fiable pour décrire, à travers leur expérience, l’histoire naturelle de la maladie de Pompe et les effets de l’enzymothérapie substitutive à long terme.

Ten years of the international Pompe survey : patient reported outcomes as a reliable tool for studying treated and untreated children and adults with non-classic Pompe disease.

van der Meijden JC, Güngör D, Kruijshaar ME, Muir AD, Broekgaarden HA, van der Ploeg AT.

J Inherit Metab Dis. 2014 (Aout). [Epub ahead of print]

Sources : Site AFM-Téléthon, « Une enquête longitudinale sur 10 ans »

http://www.afm-telethon.fr/actualites/maladie-pompe-enquete-longitudinale-sur-10-ans-3052



L’analyse des données de la base de données internationale de la maladie de Pompe montre une évolution des méthodes de diagnostic sur 10 ans.

Dans un article publié en juillet 2014, une collaboration internationale a analysé l’évolution au cours des 10 dernières années des méthodes de diagnostic de la maladie de Pompe à partir des données de la base de données internationale créée en 2004 et sponsorisée par le laboratoire Genzyme. En mars 2012, cette base de données recensait les données de 1059 patients (des européens pour 58,8%, et des américains pour 27,5%).

L’analyse des méthodes de diagnostic montre que :

  • la mesure de l’activité de l’enzyme alpha-glucosidase acide (GAA) est la plus utilisée (83, 1%). Elle repose principalement sur des tests sanguins : mesure dans les globules blancs (surtout en Asie du Pacifique, en Amérique latine et en Europe) et ou sur tache de sang séché (surtout aux États-Unis).
  • les méthodes réalisées à partir d’ADN sont utilisées dans 45,2% des cas et dans toutes les régions géographiques. Au cours des années, ces méthodes ont été de plus en plus souvent utilisées en association avec la mesure de l’activité GAA.
  • les biopsies de muscle ou de peau sont de moins en moins utilisées.

Methods of diagnosis of patients with Pompe disease : Data from the Pompe Registry.

Kishnani PS, Amartino HM, Lindberg C, Miller TM, Wilson A, Keutzer J.

Mol Genet Metab., 2014 (Juil). Pii : S1096-7192(14)00218-2. Doi : 10.1016/j.ymgme.2014.07.014. [Epub ahead of print]

Sources : Site AFM-Téléthon, « Evolution des méthodes de diagnostic »

http://www.afm-telethon.fr/actualites/maladie-pompe-evolution-methodes-diagnostic-3048


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